S28 /2004
banlieuedemarseille / semaine 28 : Dimanche 4 juillet - dimanche 11 juillet

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Dimanche 4 juillet 2004 - le Roy d'Espagne

cf. : BLAY-FOLDEX (CB,51;BU,50) / IGN 3145 ET (I-J,3)

MARSEILLE 8 - rond-point du professeur P. Goinard, rue Floralia, impasse de la Turbine, MARSEILLE 9 - rue Jules Rimet, MARSEILLE 8 - le Roy d'Espagne, la Catalogne, allée Albeniz, traverse le Mée, boulevard Vélasquez, allée Goya, rue Paradis.

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Le Roy d'Espagne est un vaste ensemble résidentiel assez bien construit et constitué entre autre de plusieurs tours alignées en rang d'oignons et portant chacune le nom d'une province du royaume. Les marseillais appels ces tours qui se découpent devant le massif de Marseilleveyre "les Daltons". On les voie de partout et c'est assez chic d'habiter là. Les terres de l'ensemble résidentiel constituaient au départ le domaine du Château Bastide construit par le négociant Dominique Bastide. Celui-ci vendit au roi Charles IV en exil à Marseille. Bien sûr le château à été démoli lors de la construction de la résidence. De retour dans le secteur, en descendant de Marseilleveyre je lie ça sur une plaque "histoire de Marseille". Personnellement j'aurais préféré que ce type de tours soient implantées en front de mer pour dynamiser un peu les beaux quartiers très banlieue et un peu cul-cul et pour créer une vie urbaine mégapolitaines - comme on dit - aux bords des plages. Cela aurait sûrement été plus rentable en terme de développement économique que l'Euroméditerrannée. Au lieu de ça, les récentes architectures balnéaires consensuelles qui entourent le parc Borély participent déjà esthétiquement du projet anti-urbain des condominium. L'ensemble du Roy d'Espagne est assez difficile d'accès, le réseau de voies en forme de boucle qui dessert les bâtiments n'est accessible qu'en deux points. Ce n'est pas fermé comme les nouveaux ensembles résidentiels privés qui proliférent partout dans l'agglomération. Pendant que Christophe prend des photographies de l'émergence de ces tours dans leur environnement, je prends des images de ces nouveaux ghettos pour classes moyennes abrutis par leurs injections répétées de panique télévisuelle qui jouxtent. Mais ces ensembles fermés sont peut-être des hétérotopies ? L'ensemble du Roy d'Espagne, lui, n'est entouré d'aucun mur ni grillage. Cependant est-il plus relié à la ville environnante que la SCI Marveyre ? Les enfants y jouent aussi à la guerre avec la bénédiction de leurs parents qui s'adonnent eux faute de mieux à la guerre économique. Il y a sans doute un passage entre les deux types d'urbanisation. Le condominium est peut-être l'aboutissement logique du projet moderne quelque peu Unitariste ? Nous terminons sur un étrange terrain vague devant l'un des deux accès au Roy d'Espagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lundi 5 juillet 2004 - Châteauneuf-les-Martigues, le Jaï, et Zodiaque

cf. : Michelin n°113 "Provence Camargue", IGN 3144 OT

CHATEAUNEUF-LES-MARTIGUES - plage du Jaï, MARIGNANE - centre hippique du Jaï, étang de Bolmon, avenue Abraham Duquesne, rue du Chevalier Paul, le Mar Y Sol, Rikiki Palace, D 48, Aéroport Marseille-Provence, MARSEILLE 6 - Zodiaque.

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Je continu à suivre Christophe dans ses relevés photographiques d'objets urbains remarquables. Cela me permet d'enregistrer des images à côté de la plaque, je m'intéresse également à la densité, à toutes sortes de densités. Nous discutions tout à l'heure de nos façon de travailler. Contrairement au photographe qui commence lorsque la lumière correspond à l'image qu'il veut réaliser, je commence lorsque à l'intérieur de moi, la lumière ou les circonstances du moment m'on placé dans ce désir. Je ne projette pas les images que je réalise.

Sur le Jaï, cette langue de terre qui sépare l'étang de Bolmon de l'étang de Berre, les petites bicoques ont été construites plus ou moins sans autorisations. Il règne une certaine ambiance de farwest. On voie très bien les raffineries disséminées tout au tour de l'étang avec leurs torchères et leurs champs de citernes. Cela n'empêche pas les gens d'ici d'avoir leurs habitudes de baignade. Au moins on est pas embêté par la foule quand on fait trempette. Tout au bout, il y a une belle collection d'objets hétéroclites : une vieille piscine abandonnée en béton armé qui accueille une salle de répétition de rock nommée le boxson d'où une sono crache au dehors ses décibels, un diplodocus en carton pâte, le bout des pistes de l'aéroport de Provence, de très beaux entrepôts géants pour les avions de lignes impeccablement alignés et quelques vieux canadairs en train de rouiller au milieu des herbes folles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mardi 6 juillet 2004 - la Joliette, viaduc A55, cap Pinède

cf. : IGN 3145 ET (H,1-2) / BLAY-FOLDEX (BL-BG,50)

MARSEILLE 2 - rue de Pontevès, îlot M5, boulevard de Dunkerque, place Gantès, autopont de liaison du boulevard de Dunkerque à l'A55, carrefour rue Pierre Albrand et rue Mirès, archives Départementales, boulevard de Paris, rue Urbain V, le Relais des Quais, les Docks des Sud, échangeur Cap Pinède, rue Cargo Rhin Fidelity (D5), Consulat Général de Thaïlande, Port Autonome de Marseille porte 3, boulevard des Bassins de Radoubs, MARSEILLE 15 - chemin de la Madrague Ville, boulevard Ferdinand Lesseps, boulevard de Sévigné.

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Tout le monde parle d'Euroméditerrannée sans savoir trop de quoi il retourne. Il est question de Milliards que Paris (l'État) donnerait à l'Établissement Public d'Aménagement Euroméditerrannée pour sortir la ville du marasme économique grâce au soutient du développement urbain d'une zone bien délimitée de Marseille. Mais ce n'est jamais plus concret. Il faut absolument rester dans cette abstraction généralisée pour maintenir le débat public au niveau du comptoir du café du commerce ? Ce flou consensuel des discours participe directement de la disparition de la ville ? Cette disparition est donc organisée ?

On entend un peu parler de l'Îlot M5 où construisent deux de nos stars nationales de l'architecture, Roland Castro et Yves Lion. Je décide donc d'aller voir à quoi cela ressemble. C'est peut-être la première fois que je prends un objectif aussi directement architectural comme point de départ d'une promenade. Dans la zone concernée, les opérations immobilières soutenues par l'Euroméditerrannée sont signalées par des gros containers noirs redressés qui portent un grand numéro en lettres blanches. J'aime bien la présence de ces containers dans ce quartier de docks malgré leur caractère non participatif. Après quelques minutes dans les alentours de ce fameux M5 signalé par le container numéro 15 je constate qu'il s'agit effectivement de loger des fonctionnaires tout droit atterris de Paris. Un peu plus loin les quelques personnes du quartier que j'entreprends ne me parlent que d'une chose : le prix de vente au mètre carré dans l'îlot M5... Ces réhabilitations et logements neufs semblent pourtant être là pour faire passer la pilule des démolitions massives d'entrepôts nécessaires à la mutation tertiaire ?

Je descends la rue Pontevès attiré par le profils des Docks et des Silos. Boulevard de Dunkerque les souvenirs d'un garage monumental, du maxi marché asiatique, de l'entrepôt Richardson et autres objets architectonique me tirent vers le nord. Je me retrouve finalement engagé sur le viaduc autoroutier où s'engouffrent les voitures. Il y a un bon trottoir. Je prends de la hauteur. Plus loin le trottoir est remplacé par une piste d'arrêt d'urgence mais celle-ci est très large et je me sens à peu près en sécurité. Je fais attention. Je suis passé plusieurs fois en voiture trop vite pour pouvoir prendre des images de tout le bazar situé en dessous de l'autoroute, donc j'en profite, cette rampe semble avoir été conçue pour les photographes.

Un peu avant Arenc je me fait embarquer par la police qui visiblement n'a que ça à faire. En devenant un tout petit peu menaçant j'arrive à ce qu'ils me déposent échangeur de cap Pinède. Il y a ici également de très beaux objets industriels bien plus passionnant que le M5. Je n'ai donc pas beaucoup visité l'Euroméditerrannée. Il a bien fallu que je prenne la tangente. Je me demande si les containers noirs suffiront par leur présence au maintient de cet aspect chaotique et mouvant qui caractérise une zone portuaire. Les architectures du M5 quant à elles participent plutôt d'un conformisme formel très dix-neuvièmiste digne du Baron Haussmann qui n'a cessé à Paris d'expulser les activités économiques impures et les classes dangereuses à l'extérieur de la ville. Après la rue Cargo Rhin Fidelity (D5), j'emprunte l'avenue du Cap Pinède puis je grimpe un escalier le long de cette énorme terrasse sur laquelle sont posés ces deux cylindres miroirs. Chemin de la Madrague Ville le quartier crasse d'immigration laborieuse qui domine le port semble irréductible. Je marche vers le sud en direction du terminus du métro. Sous le viaduc de l'autoroute qui survol, un mur de pierre cache la vue sur le port. Il y a là des hommes abîmés, estropiés, d'autres justes fortement alcoolisés, blessés, assis par terre, allongés à même le sol. Avec l'aide d'un autre, un type en fauteuil se soulève en se tenant au grillage qui interromps le mur pour regarder la vue. L'observation de la zone portuaire semble lui procurer un plaisir important. De l'autre côté de la route à l'entrée d'un groupe d'Algéco superposés totalement délabrés une plaque signale une unité d'hébergement d'urgence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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