S10
/2004
banlieuedemarseille
/ semaine 10 : lundi 1er mars - dimanche 7 mars
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4ème voyage, suite et fin
Sur le chemin de la gare, rue Bernard du Bois, j'ai envie de commencer une série d'images à cause des bouleversements du quartier : Opération de table rase (modérée par quelques sauvegardes démagogiques) si bien nommée Opération de Renouvellement Urbain dans le jargon de la technosphère urbaine franco-française (enfin je ne sais pas si il s'agit d'une vraie "ORU" mais en tous cas il s'agit de renouvellement urbain : "faire la ville sur la ville" à coups d'expulsions et de bulldozers).
Le Maire de Marseille aussi libéral que faire ce peut au pays des lumières, dit haut et fort que sa ville n'a pas besoin de cette présence populaire en plein centre (Noailles, Belsunce, Le Panier). Le nettoyage socio-démographique de ces quartiers est donc en marche. Les classes moyennes qui espèrent y retrouver enfin un sentiment d'hygiène et de sécurité s'estiment comprises. Cependant faire de la place pour habiter bourgeoisement le centre est peut-être un mouvement inverse de celui des Bastides, c'est-à-dire une façon pour Marseille de regarder un peu plus vers la mer ? Mais je dois confondre les bastides avec les villas de Palladio sur la Brenta. Ce n'est peut-être pas la même histoire ?
Hier, je n'arrive pas en haut du Mont Saint Cyr. Je démarre l'ascension un peu trop tard après une visite des environs du centre commercial de la Valentine à coté duquel travail mon informatrice. La nuit tombe trop vite. Et surtout, je perds beaucoup de temps à cause d'un type qui m'explique l'effondrement de la route qui traverse sa cours et me conseil un raccourci juste derrière sa maison pour retrouver la route feu plus haut. Il se fiche pas mal de moi ! Je passe une bonne heure à piétiner dans les broussailles et caillasses retournées par le déluge.
Il y a quelques mois, les fortes pluies ont emmenées des pans entiers de cette route nouvelle construite dans l'urgence n'importe comment. En l'absence de bassins qui auraient dus êtres construits en amont , les remblais non consolidés se sont précipités dans les vallons sous l'action de l'eau retenue par la route. Je dis à cet homme que cela peut recommencer à tous moment et qu'il ne faut pas qu'il continue à habiter cette maison car elle se trouve en plein milieu de la ligne d'eau. Le torrent a emmené la route mais aussi un épais mur de clôture qui protégeait la maison. La prochaine fois la maison entière sera peut-être complètement dévastée. D'ailleurs le type me dit aussi que son fils a failli être pris par le torrent. Malgré tout cela il ne veut rien comprendre. Il l'a acheté comme ça cette maison, ce n'est pas sa faute si elle est mal placée. Cet homme me raconte qu'il n'y a eu en effet aucun permis de construire accordé pour cette bâtisse étant donné que c'est l'armée allemande qui l'a édifiée. Les occupants y torturaient des gens parce que le massif du Mont Saint Cyr dont ils contrôlaient strictement l'accès leur servait de base arrière.
Plus haut, lorsque je constate moi même l'état de la route feu je suis encore plus inquiet. Mais il paraît que les autorités sont prévenues. Quelques bassins ont été construits, quelques buses posées avec un tout petit peu de ciment et quelques gabions positionnés pour freiner le prochain déluge. De ce point dominant, on a l'impression que l'entière agglomération de Marseille est en danger. J'imagine que c'est l'un des rôles du canal qui ceinture la ville que de retenir les eaux des massifs environnants. Le canal de Marseille est d'ailleurs une limite continue qui permet de distinguer l'agglomération Marseillaise du grand Marseille et de comparer leurs échelles respectives. Je l'ai franchi tout à l'heure beaucoup plus étroit qu'aux Aygalades vendredi. Après lecture de ma carte IGN, je crois comprendre que pour garder sa continuité, le canal franchit l'Huveaune en amont de la Barasse. Je pense au documentaire sur l'affaire Dominici que j'ai visionné récemment avec C. . Le vieux Dominici insiste pour dire que la terre de Provence laissée à l'abandon redeviendrait sauvage en très peu de temps, qu'il faut toujours y redresser des cailloux, sans cesse y travailler.
Il faudrait que je fasse d'autres images que celles trop faciles de panoramas avec vue sur la mer, glisser vers plus d'ombres ? Peut-être que cela viendra naturellement avec les fortes chaleurs de l'été.
Descente par le vallon de la Barasse. En bas, après un énorme bunker, de belles maisonnettes d'un vernaculaire contemporain se développent à flanc de vallon sur des emplacements beaucoup mieux adaptés au risque de déluge. Lors des dernières grosses intempéries le torrent a très logiquement suivi le tracé de la rue principale en y évacuant tout de même l'intégralité des véhicules stationnés.
Lundi 1er mars 2004 - Marseille 11, la Valentine, Mont Saint Cyr
Cf. IGN TOP 25 3145 ET (G-H, 4-5) / Blay Foldex " Marseille " (BV,34-BX,35) / Régie des Transports de Marseille " Plan de poche "
MARSEILLE 11 LA VALENTINE, centre
commercial, chemin de la Montre, route de la Valentine, usine Panzani, traverse
de la Planche, lHuveaune, canal de Marseille, SAINT MARCEL, boulevard de
Saint Marcel, boulevard de la Forbine, MONT SAINT CYR, route feu, vallon de la
vigie, col Galvaudan, vallon de la Barasse, LA BARASSE , chemin du vallon de la
Barasse, boulevard de la Barasse, autoroute Est.
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